Les touches de l’écriture

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Déclaration du droit de l’homme : chacun a droit aux moyens de l’apaisement des échanges pour faire son intelligence. Dans cette optique, Beta-Oblique présente une réflexion sur l’édition de soi.

L’édition de soi est un thème qui nous est cher ; c’est aussi, plus prosaïquement, une expression intéressante en ce qu’elle peut suggérer l’idée de mise à jour. Depuis l’outil informatique, la mise à jour est un terme usité couramment. Grâce à l’outil informatique, nous comprenons mieux le fonctionnement de l’homme. Nous le comprenons mieux, ou, plutôt, nous sommes en mesure de mieux le comprendre : pour qui se donne la peine de voir les choses et les surimposer. Ainsi, des analogies se font jour, faisant surgir de nouvelles évidences. Or donc, l’homme est un système ; et comme tout système, il dépend d’un système plus vaste. De même, il faut à l’homme un déclencheur pour s’éditer. Une pression…

Effectuons une mise en abyme pour le jeu et le sens en prenant l’exemple du clavier. En tant que Français, nous avons un clavier azerty. Les modèles les plus étendus ont 104 touches. Nous avons appris l’emplacement des signes. Qui s’interroge de manière critique sur la configuration des claviers ? Qui y voit des implications profondes ? Qui a l’audace de voir autrement ? Qui voudrait faire l’effort de changer d’habitudes ? Ces quatre questions sont lourdes de sens. Nous y répondrons plus tard. Pour l’heure, continuons le jeu.

Le guic démonte, examine, remet en cause, expérimente et remonte à sa manière. Le guic cherche l’amélioration. Concernant le clavier, les contacteurs des touches, leurs formes, leur matière même, leurs couleurs, les lettrages, le circuit électronique et… leur nombre et leur agencement : tout cela procède d’études poussées.

Nous avons procédé à de telles études. Notre clavier comporte 48 touches qui répondent parfaitement à tous nos travaux, et ils sont variés ! Aucun signe ne manque, diacritique, mathématique ou informatique. Certes, il a fallu penser et faire assidûment pendant quelques jours pour rendre la nouvelle chose fondamentalement plus pratique et belle que le clavier classique. Mais non seulement nous possédons désormais un outil plus efficace ; nous avons aussi procédé à notre propre mise à jour ; et toutes nos réflexions s’en sont trouvées enrichies dans l’expérimentation : autrement dit dans l’exploration d’une réalité devenue plus forte.

Le clavier français vous ennuie ? C’est que vous l’utilisez vraiment. Vous avez remarqué des incohérences et des difficultés. Voici un clavier qui résout les problèmes, y compris ceux liés à l’encombrement. Les accents se trouvent sur la lettre concernèe ; la rafale sur la lettre les conditionne. Quant aux autres signes, ils se trouvent sur leur initiale. On écrit par exemple un dièse en appuyant sur D via une touche au rôle similaire à la majuscule. Mais le clavier permet aussi beaucoup plus, notamment des clés complexes évidentes pour le possesseur du clavier.

Puisque nous en sommes à la sûreté, l’utilisateur sérieux de l’outil informatique aura noté la persécution du système Windows et la castration du système Mac. Le navigateur est indissociable même si on n’utilise pas celui-ci et ces systèmes font ce qu’ils veulent à notre insu. Seul Linux permet de s’affranchir. Notre choix garantit une aisance plus grande encore qu’avec Windows, un chiffrement du disque, une rapidité et une assurance hors pair.

Pour continuer dans l’aspect logiciel, Microsoft n’est pas en reste pour ce qui est de l’intrusion (on peut même parler de compromission) ou du harassement de l’utilisateur face à la jungle des fonctions qui n’en font qu’à leur tête, des licences enchaînantes et des versions jamais vraiment compatibles. Notre codex est un logiciel universel en ce qu’il remplace tous ceux destinés à traiter les donnée, que ce soit pour leur édition, leur présentation ou leur ordonnancement. Il est constitué d’un unique fichier html qui intègre le contenu qu’on y place au sein même de son code de fonctionnement qui est accessible et ne comporte donc aucun cheval de Troie. Le codex ne nécessite aucune installation et est donc partageable et utilisable à partir d’une simple clé usb. Puisqu’il porte tous les papiers, leur accès est total, immédiat, discriminable à souhait. Ses fonctions d’invocation écartent les problèmes de versions et celles-ci sont gérées car le codex est non destructif. En bref, il permet tout très simplement.

La question des communications sensibles est aussi résolue en évitant les serveurs propriétaires auxquels on devrait faire confiance comme aux services Google, Amazon, Microsoft, Apple et autres.

L’approche matérielle a aussi été entièrement revue pour fournir un écosystème facile, convivial, confortable, discret et transportable. Le vol, la compromission, la protection contre les risques thermiques et électromagétiques, les pannes et les évolutions… tout a été pensé pour la pérennité.

Enfin, des instructions pédagogiques précises mais aussi à large spectre complètent la configuration du système dans lequel l’homme ne peut être exclu sans corrompre l’ensemble. Plus encore, en plaçant l’homme au centre des codes, l’on mise sur l’intelligence dans le couple homme-machine. De leurs protocoles doit ainsi émerger une puissance.

Mais peut-être doit-on retracer la route pour voir l’itinéraire.

La parole, c’est un media qui sert à l’échange au même titre que la monnaie. Elle s’adosse à une croyance, c´est-à-dire à une confiance (ou crédance) en des valeurs, en l’occurrence portées par les mots et qui sont des définitions. C’est par la convention que l’échange peut avoir lieu.

La fluidité de la parole est un avantage autant qu’un inconvénient. Elle peut s’assimiler à la mémoire vive d’un ordinateur. Leurs porteurs humains ont en effet une capacité limitée de mémoire dans le temps et l’espace, sont prompts à déformer les messages pour exister davantage et leur taille ne permet pas de les cacher ni de les déplacer vite et loin. Enfin, ils ont une limite vitale et la transfusion des données ne peut se faire avant un tiers de vie et d’âpres préparatifs.

Vint donc l’écriture et en particulier sa révolution de combinaisons de signes réduits. Mais le clonage, qui est la méthode de conbservation de la Nature, se heurtait à la nature de l’homme comme copiste, inadapté aux tâches répétitives. Et puis, plus on multiplie les hommes, moins le secret est assuré.

Vint donc la machine de Guttenberg. Mais ce service est-il fiable du point de vue de la confidentialité ? Cette question se pose toujours à propos des entrerprises qui détiennent les serveurs informatiques.

Nous en venons logiquement à la presse personnelle, la machine à écrire. Mais il fallait une sténographe capable de prendre les notes à la volée doublée de compétences en dactylographie pour les mettres en forme tant la machine ne supportait aucune erreur. D’où la dénomination bien trouvée de secrétaire.

Avec l’ordinateur utilisé comme machine à écrire, les fautes de frappe et la mise en forme se corrigent et cela permet aux dirigeants de se passer d’intermédiaires le cas échéant. Mais l’ordinateur est complexe et sa communication en réseau tout autant. L’informaticien détient tout ce que la secrétaire détenait auparavent et plus encore. Pire, les logiciels sont autant de secrétaires invisibles et inconnus qui gardent tout en double et ne font pas que de conserver. Enfin, la fluidité informatique nécessite une rigueur et des conditions dans le clonage qui ne sont pas facilement comprises. Voici pourquoi.

On s’adresse à l’informaticien pour exprimer un besoin comme on s’adressait autrefois à un druide pour obtenir un outil magique. L’informaticien pianote donc l’expression sur le moteur de recherche habituel et renvoie la réponse de l’oracle, une réponse commerciale. S’ensuit un contrat.

Le contrat est établi entre des intérêts commerciaux, mais l’enjeu hors du champ de vue est l’information. Les developpeurs de l’outil informatique se servent d’outils existants pour construire des outils qui sont vendus selon un marché où la mode vient d’une puissance, taillée pour elle. Que ces outils lui livre l’information, c’est bien normal pour ses entreprises. Mais pour celles qui sont censées leur être concurrentes ? Les développeurs suivent le marché de la demande qui est exprimée par des dirigeants ignares de ces choses.

On découvrira que, comme pour la monnaie, il existe une juridiction de l’information. Que la mode qui sied aux uns est ridicule à d’autres si tant est qu’ils se veulent autres. Que la technologie a la même puissance que la magie : rassurer les faibles, les ignorants, les désespérés. Le mot est une technologie sur laquelle les incrédules doivent s’adosser et ne pas prendre empire sur les esprits ; ce serait se prendre les pieds dans son propre tapis.

Redresser la barre passe ainsi par le bas ; non par le haut ; par l’exemple et la démonstration ; non par la mode ; par le sang et la virilité ; non par l’égo superficiel. Car seul celui qui est au front voit la réalité.